- braquemart
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• 1386; moy. néerl. breecmes2 ♦ Fam. Pénis.⇒BRAQUEMARD, BRAQUEMART, subst. masc.Vx. ,,Épée courte à large et lourde lame`` (LELOIR 1961) :• 1. On voyait dans la salle d'armes, (...) des armes de tous les temps et de toutes les nations, depuis les frondes des amalécites et les javelots des garamantes jusqu'aux braquemarts des sarrasins...FLAUBERT, Trois contes, La Légende de st Julien l'Hospitalier, 1877, p. 79.Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.— P. anal., arg. Membre viril (FRANCE 1907) :• 2. [Jeannette à Tonton :] dérouilleuse de braquemards pestiférés![LECLAIR], Les Méditations d'un hussard, 1809, p. 25.♦ Dérouiller son braquemard. ,,Forniquer`` (Ch.-L. CARABELLI, [Lang. pop.]).PRONONC. ET ORTH. :[
]. Les dict. écrivent braquemart. Pour la graph. avec d final, cf. [LECLAIR] Les Méditations d'un hussard, 1809, p. 25 et FRANCE 1907. Lar. encyclop. : ,,on dit aussi braquet``. BUBEN 1935, § 212 : ,,braquemart, au XIVe siècle bragamas, bergamas, [... fait partie des] mots dans lesquels un r analogique a été ajouté par substitution de suffixe à l'époque où les consonnes finales cessaient de sonner — purement graphique et muet au commencement, cet r est devenu plus tard sonore comme dans les autres mots où il était étymologique``.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1392 bragamas (Archives Nat., JJ 143, pièce 126 dans GDF. Compl. : Ung grant coustel que l'en dist bragamas); 1411 braquemart (Inventaire de l'écurie du roi, f° 118 v° dans GAY : Un braquemart dont le fourreau est couvert de veloux vermeil, garny d'argent).Empr. au m. néerl. breecmes « couperet, sarcloir, serpe », VERDAM (BARB. Misc. 13, n° 14; BL.-W.5; FEW t. 15, 1, p. 262b; DAUZAT 1969), composé de breken, braecken « casser » et de mes « couteau »; à l'appui de cette hyp. bremas (Flandres, 1463 dans GDF.) directement empr. à la var. breemes (VERDAM). Substitution de la termin. -ar(t) à -as peut-être par attraction de mots comme jaquemart, plumart, renforcée ultérieurement par poignard. L'hyp. d'un étymon ital. bergamasco « (épée) de Bergame » (Baist dans Rom. Forsch., t. 14, p. 637; REW3, p. 1040; EWFS2; DAUZAT 1969) fait difficulté étant donnée l'aire géogr. du mot fr. couvrant la Flandre et la Picardie (GDF. Compl.; BARB., loc. cit.).STAT. — Fréq. abs. littér. Braquemard : 1. Braquemart : 1.BBG. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 368; t. 2 1972 [1925], p. 281.braquemart [bʀakmaʀ] n. m.ÉTYM. 1411; bragamas, 1392; moy. néerl. breecmes « couperet ».❖1 Anciennt. Épée courte à deux tranchants, en usage aux XIVe et XVe siècles (→ Arme, cit. 40).1 (…) et avec son grand braquemart (le moine) frappait sur ces fuyards à grand tour de bras, sans se feindre ni épargner. Tant en tua et mit en pièces que son braquemart rompit en deux pièces.Rabelais, Gargantua, XLIV.2 (…) il dégaine son braquemart et s'apprête à férir le fauve (…)R. Queneau, les Fleurs bleues, p. 103.REM. À cause du sens 2, le mot n'est plus employé que par plaisanterie.2 Fam. Pénis.3 (…) tant de bracquemars en roiddys qui habitent par les braquettes claustrales.Rabelais, Pantagruel, XV.
Encyclopédie Universelle. 2012.